Pauvre Rasta
Dans les années 90, je suis à l’école hôtelière et je
me considère comme un jeune rebelle. A peine la rentrée entamée que la guerre
du golfe éclate. Mon père est en opération et pour ne pas montrer ma peur de le
perdre… je me cache derrière ma carapace de petit dur.
Mais rapidement j’ai besoin d’un dérivatif pour ne
plus y penser constamment. Plusieurs fois on m’avait proposé de partager un
joint. Un de mes amis m’explique que ça me rendra heureux et que c’est comme
les effets de l’alcool en mieux. Je fini par me laisser tenter et effectivement
mes premiers pétards correspondent parfaitement à mon besoin.
Au début, c’était la fumette du week-end puis mon père
est rentré sain et sauf chez nous. J’ai continué à fumer malgré tout de la
drogue pour le fun. Puis est venu le temps de
mon premier travail avec le monde de la nuit que je fréquentais, drogue
et alcool était devenus une habitude banale. Le petit pétard avant de me
coucher est progressivement devenu une habitude quotidienne sans compter que je
ne concevais plus une soirée sans hash. Enfin en 98 je me suis procuré 100g de
cannabis et je fumais du soir au matin pour tenir nerveusement dans mon travail
de cuisinier d’une grande brasserie. Arriva ce qui devait arriver lorsqu’on
stoppe brutalement l’arrêt de drogue dans le cerveau… La dépression a débarqué.
Elle est arrivée avec son lot de malheur. J’ai fait souffrir atrocement ma
famille par mes délires. Les années de fiesta à rigoler en fumant sont
désormais derrière moi, remplacer par la solitude et l’imagination incontrôlable
de mon cerveau tournant constamment en phobie de la persécution. Tous mes amis
m’ont abandonné, j’étais un fou pour eux et j’étais donc devenu infréquentable.
J’ai donc décidé de me soigner en arrêtant la drogue. J’ai craqué une ou deux
fois mais à chaque fois je me suis fait rattraper par une hospitalisation. Je
suis resté un zombie pendant dix ans alternant les périodes de travail et de
chômage jusqu’à La Salette ou j’ai fini par trouver le genre de guérison que
j’attendais au fond de mon âme depuis si longtemps : l’amour.
Le An
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